Zaho de Sagazan – La symphonie des éclairs
Voici donc Zaho de Sagazan, à vingt-trois ans, dans ses chansons électro dark, à l’improbable carrefour de Barbara et de Koudlam, de Christophe et de Cold Cave, d’une chanson française introspective et de l’électronique héritière de Kraftwerk.
Sa voix charcute les sentiments, ravage les séductions tranquilles de la chanson de fille. Elle à dompté sa voix comme elle a dompté la musique, entre acharnement et plaisir. Passion obsessionnelle et autodidacte dont son écriture d’aujourd’hui garde la trace – lancer les mélodies en ligne droite, répéter les mêmes deux accords en boucle jusqu’à l’hypnose…
Adolescente, elle s’est passionnée pour la chanson classique, admire l’écriture de L’Écharpe de Maurice Fanon ou Du bout des lèvres de Barbara, qui jouent sur les mots tout en dévoilant la plus intime vérité du sentiment. Parallèlement, elle se passionne pour l’électronique sombre, qui plonge loin dans l’âme tout en passant par le corps avec furie.
Dance de premier album, elle passe du spleen à l’extase, de l’ivresse au dégrisement, du désir à la sublimation, qu’elle explore les relations de couple (Langage, Dis-moi que tu m’aimes, Je rêve, Suffisamment), les fantasmes amoureux (Les garçons, Mon inconnu), des autoportraits audacieux (Tristesse, Mon corps, La symphonie des éclairs), des songes troublants (La fontaine de sang), ou tout simplement invite à la suivre dans son univers libre et fervent (Ne te regarde pas).
Unique, singulière, une intemporelle voix d’aujourd’hui.